Développement de stratégies et moyens pour désherber la carotte en rotation avec les grandes cultures

Date de parution : novembre 2022

Domaine(s) d’intervention : Cultures maraîchères, Grandes cultures

Catégorie(s) de publication : 3. Rapports de recherche

Un projet a été initié en 2019 à la Plateforme d’innovation en agriculture biologique à Saint-Bruno-de-Montarville et à l’Institut national d’agriculture biologique à Victoriaville. D’une durée de trois ans, il avait pour objectif de développer des stratégies et des moyens afin de réduire la pression des mauvaises herbes dans la carotte jumbo et nantaise et plus particulièrement sur le rang. Six expériences ont fait l’objet de l’étude : le moment d’application du fumier de poule granulé, la technique de l’occultation, le faux-semis avec ou sans travail de sol, le semis de carottes dans des bandes de compost stérile, l’impact du type d’outils de sarclage mécanique et de la distance du rang à laquelle il est passé ainsi que l’effet du renchaussage sur la qualité et le rendement de la carotte et sur les mauvaises herbes. Chaque parcelle était composée de 4 buttes d’une longueur de 6 m, distancées entre elles de 76 cm. Le dispositif expérimental était en bloc aléatoire complet répété quatre fois. Cependant, l’expérience sur le type d’outils et la distance des outils du rang était disposée en parcelles divisées (split-plot) où la parcelle principale représentait l’outil et les sous-parcelles (buttes), la distance de l’outil du rang soit 2,5, 5 et 7,5 cm et le témoin désherbé manuellement. Les résultats sur le fractionnement ou non de la fertilisation dans la carotte nantaise ne permettent pas d’appuyer l’une ou l’autre des pratiques. Bien que le fractionnement de la fertilisation eût tendance à augmenter le rendement, ce dernier n’était pas statistiquement différent de celui qui avait reçu la pleine dose au semis. La technique de l’occultation a permis de diminuer la pression des adventices vivaces jusqu’à 2 à 4 semaines après le semis sans toutefois réduire la densité des mauvaises herbes annuelles. L’essai sur le faux-semis a montré que le pyrodésherbeur pouvait être passé plus vite et consommait moins de propane lorsque les mauvaises herbes à réprimer étaient plus jeunes et petites. Le sarcleur à cages utilisé pour le faux-semis avec travail du sol a été aussi efficace que le pyrodésherbeur. Le semis de carottes dans du compost stérile a demandé moins de désherbage manuel lorsqu’il n’avait pas été contaminé par le sol apporté par le vent. Toutefois, l’irrigation du compost a été nécessaire pour la germination de la carotte. Les outils de désherbage mécanique ont été utilisés très près du rang (2,5 cm) et à des stades hâtifs de la carotte sans perte de rendement et de qualité. Le renchaussage a permis de réduire la présence de collet vert à la récolte sans réduction de rendement. L’étude a démontré qu’il est possible d’utiliser certaines stratégies ou moyens de lutte physique contre les mauvaises herbes afin de réduire leur présence dans la carotte et par conséquent, de diminuer le temps de désherbage manuel du rang.

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Chercheur(s)

Maryse Leblanc

Maryse Leblanc

Charlotte Giard-Laliberté

Charlotte Giard-Laliberté

Agronome, M.Sc.

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