Bulletin n° 22.1, 24 mai 2025 – Désherbage mécanique en grandes cultures

Mise en contexte:

• Ce bulletin est publié dans le cadre de la mesure 1.8 du Plan national de l’eau, soit « Favoriser l’adoption de méthodes n’utilisant pas de pesticides ».
• Les exemples sont pris sur des fermes en grandes cultures.
• À noter que cette publication ne constitue aucunement une recommandation

PRESSION DE MAUVAISES HERBES

Des semis de maïs ont été réalisés lors de la fenêtre de beau temps la semaine dernière. Cependant, la pluie a empêché l’intervention de la herse étrille en prélevée du maïs. Les mauvaises herbes sont aux stades fil blanc et cotylédons. Les conditions d’assèchement du sol ne sont pas optimales pour une intervention de désherbage mécanique, mais peut être nécessaire pour éviter l’envahissement par les mauvaises herbes pouvant mener à une perte de rendement.

STADE D’INTERVENTION

Le maïs-grain est au stade coléoptile. La profondeur de semis se situe entre 1,75 et 2 po. Les coléoptiles sont environ à 1 po sous la surface du sol. À ce stade, il est envisageable d’effectuer une intervention avec la herse étrille sans affecter la culture. Le passage de la herse étrille en prélevée du maïs est très important pour contrôler les mauvaises herbes aux stades fil blanc et cotylédons.

AJUSTEMENT DE LA HERSE ÉTRILLE

L’équipement utilisé est une herse étrille. L’angle d’attaque des doigts de la herse étrille été ajusté pour que la partie inférieure pénètre efficacement le sol qui a été raffermi conséquemment aux précipitations des derniers jours. La hauteur des roues de profondeur a été ajustée pour que les bras qui retiennent les sections appuient bien sur l’arrière celles-ci afin de conserver la pression au sol lors de l’avancement de la herse étrille. La vitesse d’avancement était de 12,5 km/h. À noter que les doigts de la herse étrille se relèvent vers l’arrière avec l’augmentation de la vitesse d’avancement, ce qui diminue leur agressivité au sol.

L’objectif est que les doigts de la herse étrille pénètrent suffisamment le sol sans toutefois atteindre les coléoptiles du maïs. Dans le cas présent, les doigts de la herse étrille étaient ¼ po au-dessus des coléoptiles. Cet ajustement permet de désherber le maximum de surface de sol sans briser le maïs, ce qui lui permettra d’émerger du sol sans compétition par les mauvaises herbes.

RÉSULTAT DU DÉSHERBAGE MÉCANIQUE

Il est important d’aller valider l’ajustement sur plusieurs rangs et à quelques endroits dans le champ afin de s’assurer qu’aucun dommage n’est fait sur la culture et que l’ajustement de la herse étrille maximise le désherbage des mauvaises herbes.

En passant la main au sol, la profondeur de travail de la herse étrille se détecte facilement. Il faut alors vérifier l’espace entre le travail du sol et les coléoptiles du maïs afin de valider l’efficacité du désherbage. Ici, les doigts de la herse étrille sont passés ¼ po au-dessus des coléoptiles et ont permis d’extirper les fils blancs.

PROFONDEUR INADÉQUATE

Il peut arriver que le travail de désherbage ne soit pas efficace. Bien que quelques mauvaises herbes aient été enlevées sous l’action de la herse étrille, la quantité restante demeure trop élevée. Le passage de la herse étrille n’a pas eu l’efficacité escomptée. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à reprendre le travail.

EFFET D’UN DOUBLE PASSAGE

À gauche, deux passages de herse étrille se sont chevauchés sur environ 1 mètre de large. Ce chevauchement a augmenté la profondeur de travail et amélioré l’efficacité du désherbage. Cette observation permet de confirmer qu’il est préférable de reprendre l’opération de désherbage mécanique.

Liens utiles:

Fiche technique du CETAB+ : Séquences de passages
Fiche technique du CETAB+ – La herse étrille

Ce bulletin a été rédigé par Murielle Bournival, agronome au CETAB+. La révision linguistique a été réalisée en collaboration de Julie Anne Wilkinson, agronome M.Sc., CETAB+.